Reinfforce : des arboretums anticipent le réchauffement climatique en forêt

Suite du compte-rendu de la journée « changement climatique et gestion forestière » du Cetef le 27 septembre à Bourganeuf… En matinée, Eric Paillassa (institut pour le développement forestier) a présenté le programme européen Reinfforce : depuis 2009, il regroupe 38 arboretums sur la façade atlantique européenne, du Portugal au Royaume-Unis. Onze instituts de recherche sont associés. L’objectif est d’anticiper l’impact du réchauffement climatique sur les essences forestières et de proposer de nouvelles techniques (41 sites de démonstrations mettent au point des sylvicultures plus adaptées au réchauffement climatique). Quatre millions d’euros ont été dépensés entre 2009 et 2013 dans ce partage des connaissances. En France, neuf sites ont été retenus, notamment à Excideuil en Dordogne.

2000 plants sur chaque station expérimentale

Sur chaque site, on trouve les mêmes 38 essences, achetées chez les mêmes pépiniéristes. Hêtres, châtaigniers, sycomore, pins, chênes, douglas, cèdres, eucalyptus… Pour chaque essence, neuf provenances ont été sélectionnées. « On a 127 unités génétiques et 2000 plants sur chaque site. Chaque station présente de très bons sols pour neutraliser ce critère », explique Eric Paillassa. Les techniciens analysent la survie, la croissance, la forme des arbres, leur santé, leur phénologie… « On évalue plus finement les comportements des essences en fonction de leur provenance et des site. Ensuite, on déterminera l’intérêt de ces essences pour la production forestière future. Par exemple, on veut savoir si la substitution des essences est une réelle marge de manœuvre. Face au changement climatique, les forestiers vont d’abord adapter leur sylviculture, puis changer la provenance de leur essence et enfin changer d’essence », projette-t-il.

Des études complémentaires sont menées sur le dépérissement du chêne, le stress hydrique du douglas et la gestion adaptative (différentes conduites forestières sont menées selon des hypothèses de réchauffements climatiques plus ou moins rapides). A suivre !

Laisser un commentaire